Les arbres respirent enfin.

Maintenant que tout est en place, nous pouvons entrer dans la phase travaux.
Une première découverte allait nous pousser a passer beaucoup plus de temps que prévu dans le second jardin.
Mis a part la vigne qui elle était tirée au cordeau, la végétation est a l'abandon le reste ressemble plus a une decheterie,ce petit lopin de 500 m2 nous réservait pas mal de surprises. L'herbe des photos prises en mai nous cachait bien des choses.
La première:
Lorsqu'on marche sur certaines parties du terrain, une souplesse inhabituelle de nos pas nous ont poussé a creuser dans l'herbe. Comme cherchant un trésor enfoui, nous sondons la terre sur la totalité de l'espace et notre interrogation passe vite a la compréhension, un coup de bêche, un bout de lino déchiré, un autre coup de bêche, un autre bout de lino déchiré, par ici, par là,,, partout !
En moyenne 5 cm de terre et du lino en dessous, nous avons ainsi découvert enfoui près de 5 plaques de lino de 250 X 400. La décision ce prend alors naturellement, il faut tout enlever pour que la terre respire enfin. La decheterie n'est pas trop loin, j'ai une remorque, nous devrions nous en sortir, du temps a passer c'est tout... Benjamin qui vient d'arriver sur le chantier, a non seulement des talents de cuisinier, un bac pro d'électricité, mais a surtout la main verte, il sera donc le haut responsable de ce qui va changer dans les deux terrains, je me fie a son rapport au choses de la terre pour me guider dans mes choix. Nous prenons alors la décision, vu le temps clément, de nous concentrer sur ce qui va nous permettre de mieux vivre ce chantier, aimer vivre ici, parce que ce qui nous accueille nous plaît.
Ainsi, tout en sachant que d'autres découvertes, vont guider nos choix, nous reprenons l'intégralité des 2 jardins a partir du muret le plus éloigné de la maison. Couper, élaguer, arracher, tronçonner et déraciner les souches mortes. Nettoyer de tout ce qui ressemble, a du métal, plastique et verre. Les bouteilles, tessons, chaussures, gants, tissus et bien sûr ce fameux lino. Sans oublier les gravats et la totalité du grillage qui entoure in-esthetiquement ce terrain a l'abandon. Sans oublier le muret et son entrée qui semblent avoir reçu une roquette. Ainsi, de jours en jours nous avançons vers la maison. Près de 2 semaines pour passer dans le terrain de la maison. Bien que cela reste peu visible sur les photos, tout le terrain est nettoyé. Et en dehors du buis magistral qui bouche un peu la vue, la maison est maintenant visible de partout. Il aura fallu entrer dans les ronces, les taillis, détruire un enclos. Vu de la maison, le jardin me semble maintenant calme et serein comme son environnement naturel.
La deuxième découverte, viendra dans les derniers mètres de ce jardin, un couvercle de bidon en plastique bleu cache la soi-disante arrivée du puisard, l'odeur est soutenue, nous allons vite comprendre que cette fois, nous allons mettre les mains dedans. Sur les conseils du voisin a qui appartenait la maison il y a 10 ans, l'arrivée réelle du puisard correspond a l'emplacement actuel du poteau EDF, juste avant il reste un plus petit trou bouché par de la matière et de la terre. Le puisard renaît donc aussi, mais ceci va m'astreindre a faire poser une vraie fosse septique.
Les premiers jours après notre arrivée une odeur prégnante nous accueillait a l'arrivée près de la maison, j'avais découvert l'évacuation coté façade complètement bouchée... Sondage, mains dedans, débouchage sur les 20 mètres de la façade a la route, un grand moment, je pensais que cela s'arrêterait là, eh bien non, de l'autre coté, c'était encore pire...

La maison de maitre.

Le hameau "les champs" se compose de 9 maisons, sans vis à vis,  à droite du portail sur le côté opposé de la rue, 2 deux maisons, la première appartient à l'une des plus anciennes familles du hameau, le père du propriétaire actuel doit avoir 70 ans, il a toujours vécu ici avant de léguer cette belle maison de maître à son fils, c'est la mémoire du hameau, je l'ai longuement rencontré, il en sait long sur notre maison. La seconde maison mitoyenne pas les granges à cette maison de maître, a été acheté par des sujets de sa majesté, la Dordogne cette particularité d'accueillir beaucoup de britanniques, ces gallois nous ont fait accueil chaleureux, ils font beaucoup d'efforts pour parler la langue de Moliére, mon anglais ne sera pas trop éprouvé. Pour la petite histoire, la commune voisine de Verteillac est très anglophone, il est courant d'entrer dans un bar et de croiser des anglais en pleine discussion autour d'une bière, je ne compte plus le nombre de voitures françaises immatriculées en Dordogne avec la conduite à gauche. Je cherchais un jour le bureau de tabac du village, je m'adresse au premier passant en vue, le voyant dans l'embarras, je lui réitérais ma question  dans la langue de Shakespeare, le bureau de tabac était trouvé. Pour revenir à la description du hameau, toujours sur la même route mais du même côté que la maison, nous avons a cette fois trois maisons, la premiere à gauche du premier jardin est séparée par un haut mur de mitoyenneté, la seconde sur la droite, de l'autre coté des clapiers, est mitoyenne avec l'ancienne ferme. Comme ce petit bout de maison sert de stockage pour les noix, il n'y a pas de promiscuité gênante, personne n'y habite plus depuis longtemps, la propriétaire vit dans la troisième maison, c'est la plus récente. Les autres maisons sont de l'autre côté du hameau. J'ai très vite rencontré toutes les familles du hameau, l'accueil à été vraiment très chaleureux, une nouvelle tête peut-être, mais certainement celui qui va redonner un aspect moins abandonné, délabré à la maison. Je vais faire mon possible pour lui redonner vie.

La piece au dessus de l'étable.

Avec toujours cette odeur prégnante , je me lance cette fois a l'assaut de la partie la plus ancienne bâtisse, la petite porte au fond de l'escalier donne sur une très belle cave en pierres, le ménage ne date pas d'hier et le nombre de bouteilles vides et celles en voie de consommation rangées méticuleusement, donne une indication sur le passe temps favori de nos hôtes... Le ménage ... Pour ceux qui ont l'oeil aguerri, il reste la trace d'une ancienne ouverture entre la porte de la cave et l'échelle. Le sol est est en pierres, cette pièce devait deja être une cave a l'époque, malgré une température extérieure très clémente ce jour là, la fraîcheur de l'endroit est parfait pour cet usage. Nous prenons l'échelle pour accéder au niveau supérieur, là une petite fenêtre délabrée et sans carreaux donne au dessus de la parabole, en dehors de la vue sur les clapiers, le chien, le garage, le camion, la bagnole et tout le b... qu'il y a dans le jardin, au loin la campagne est belle, un grand champ rejoint la bordée d'arbres qui longent la route, des forêts et des vallons a perte de vue, superbe.
De retour dans la pièce, quelques vieux tapis, un plancher ancien cloué en bon état, pas de trace de fuite dessus, des murs enduits a la chaux. A l'opposé de la fenêtre une échelle qui donne dans les combles et une autre porte  voûtée qui communique avec la pièce d'à côté, je note qu'une fois encore des ouvertures ont été rebouchées lors de la construction de la nouvelle ferme. Visite des combles accompagné par notre hôte, la toiture a été reprise, les tuiles sont récentes (2000), aucune fuite au sol, nous tenons debout presque partout, les combles sont donc aménageables une fenêtre de toit et c'est parti ! Après être redescendu, nous passons la porte voûtée pour accéder dans la grande pièce au dessus de l'étable à l'inverse de ce que je viens de voir, c'est la désolation totale, les planchers ne sont pas sûrs, il y a des traces de fuites partout, la couverture est a reprendre. Pourtant  la pièce a beaucoup de caractère , la double ouverture en pierre de taille blanche donne aussi sur le jardin et la vue change un peu, je peux voir l'arrière de la maison du voisin, sur la droite.
L'étage supérieur a été enlevé, les poutres coupées et la ligne de séparation des enduits montrent qu'il y a eu aussi une vie là haut. Une odeur de bois brûlé est très présente dans la pièce et pour cause, une cheminée monumentale est adossée au mur de la porte de communication.
Je passe debout dans la cheminée, c'est une pièce rare qui pourrait ce trouver dans Harry Potter.
A 6 m de haut les poutres de la pièce semblent en bon état, la partie tuiles a des jours visibles a l'oeil nu, il faudra resuivre cette partie de l'ouvrage pour l'isoler de la pluie.
L'étable en dessous n'est accessible que par l'extérieur, nous refaisons le chemin inverse, la grande porte du bas donne dans l'étable, a nouveau c'est cataclysmique, remplie a ras-bord de vieux trucs rouillés, je prends juste le temps de voir, les mangeoires. Passant prés du chien j'ai essayé d'éviter le contact avec l'animal, malgré cela il semble qu'a nouveau j'ai glissé dans quelque chose...

la chambre d'amis.

La cuisine coté frigo, notez le trou au dessus de l'antimoustiques...

Les RDC

Face a la porte d'entrée, un escalier qui monte vers les chambres et la salle de bain et un petit couloir qui donne sur la porte de la cave. Sur la droite un bureau, très cosy, salle informatique, débarras et, très pratique, la porte fenêtre sert de climatisation naturelle, il manque une vitre.
A gauche de l'escalier l'entrée de la cuisine, une vraie cuisine Américaine, on peut y manger, dormir, regarder la télé, inviter des amis... Tout le confort moderne, l'évier, le lave linge, la sécheuse, le four, la gaziniere, le micro ondes, l'expresso, le poêle, le congélateur, la table, les chaises, le clic clac derrière la table, l'horloge coucou sino-helvétique, l'armoire, le buffet, le frigo américain, la télé grand écran, le buffet. Sans oublier la notion de climatisation réversible avec le trou délicatement percé a la masse, au dessus de l'antimoustique, pour que la chaleur du poêle, se diffuse naturellement dans les chambre, le tout couronné par une extraordinaire fresque peinte sur le mur.
>> vous prendrez bien quelque chose ?<< C'est très gentil, mais nous sortons de table >>...
L'odeur qui nous poursuit toujours après avoir pénétré dans l'antre, nous coupe toute envie de partager ce verre de bienvenue. Pourtant l'énorme frigo américain doit faire de beaux glaçons.
Mais j'ai tête encore encombrée par notre  cavalcade a l'extérieure, c'est quand même dommage, de butter sur des outils rouillés, des boulons, des pédaliers rouillés, de la tuile. Il est temps de visiter l'étage. Mais bon sang, toutjours cette odeur, ça vient du gros chien noir « Asterix » que nous avons carressé pour pouvoir visiter la partie ancienne. Le chien attaché avec une corde de 1,5 m, a tellement arpenté le faible rayon qui le separe du clapier a sa niche , que le sol est plus bas que la terre herbeuse qui l'entoure. En regardant rapidement sous mes chaussures, une tache brunatre est coincée sur la semelle, nous avons marché dedans... Dans le post suivant, la visite guidée des pieces de l étage.